L’origine des crêpes et des galettes

L’origine des crêpes et des galettes remonte à la nuit des temps, et si on les associe spontanément à la Bretagne, où elles ont conquis leurs lettres de noblesse, elles ne sont pas l’apanage de ces seules contrées.
Bien avant Jésus-Christ, la « galette » était l’alimentation de base dans les campagnes. Accompagnée de différentes céréales, la galette n’était encore qu’une simple bouillie étalée et desséchée qui était préparée sur une plaque de métal, « bilig » en breton, puis cuite dans l’âtre de la cheminée.
L’histoire de la galette bretonne se mêle alors à l’extraordinaire destin du sarrasin. Originaire d’Asie, ce blé noir aux fleurs roses fut rapportée des croisades au XIIème siècle. Sa culture se diffusa alors du Nord au Sud, d’Est en Ouest.
Surnommé « la plante des cents jours », le sarrasin croît rapidement, mais exige une humidité constante, un climat tempéré et une terre acide : la Bretagne conviendra donc parfaitement à la culture de ce plant.

La crêpe de la Duchesse Anne de Bretagne

La culture locale commença véritablement au début XVIème siècle sous l’impulsion de la Duchesse Anne de Bretagne qui, convaincue de ses avantages (qualités nutritives et fort rendement), décida d’en généraliser l’exploitation à l’ensemble de son duché.

C’est ainsi que le blé noir, moulu en farine, entra dans la composition de la « galette de sarrasin ».
La galette de sarrasin se cuisait à la poêle sur une seule face. On pouvait la couper en fines lanières pour agrémenter soupes ou bouillons ou la garnir, encore chaude, d’oeuf, de pâté, de saucisses, de sardines et de multiples autres produits locaux.

Crêpe ou galette en Bretagne ?

Sachez qu’il y a un vrai débat en Bretagne : faut-il dire crêpe ou galette ? Pour celles avec de la farine de froment, pas d’ambiguïtés, on parle de crêpe dans toute la Bretagne.
Cela se complique pour celles à la farine de sarrasin. Du côté de Quimper, on mange uniquement des crêpes, du début à la fin du repas.
Vers Rennes, on tient à sa galette et en particulier à la galette saucisse ! La galette se mange généralement avec une garniture salée, mais pas seulement. Vous pourrez en trouver avec de la confiture et du caramel au beurre salé.
Pas toujours facile de s’y retrouver entre la crêpe et la galette ! Le mieux est d’écouter, pour savoir quel terme employer !
On cuit les crêpes/galettes sur le/la billig en Basse Bretagne et la galettoire en Haute Bretagne.

La Chandeleur

Savez-vous pourquoi on mange des crêpes à la Chandeleur ? Et d’abord, quelle est l’origine de la Chandeleur ??
La Chandeleur célèbre la présentation du Christ au Temple : chez les Juifs, une femme qui accouche d’un petit garçon doit aller le faire purifier 40 jours après sa naissance (soit le 2 février pour Jésus).
On appelle cette fête Chandeleur (“fête des chandelles”) car dès le VIIème siècle les Romains célébraient la “Sainte rencontre” en allumant des cierges, en confessant leurs péchés et en préparant des gâteaux à base de farine de blé de l’ancienne récolte pour que la suivante soit fructueuse.

Savoir-faire

La crêpe est cuite sur une plaque de préparation circulaire, généralement sans bords.
On l’appelle galétoire en français et pillig en breton (on trouve de plus en plus bil (l) ig par erreur, cette forme étant la forme mutée après l’article d’un mot féminin). L’instrument de l’opérateur est un petit rouable (rozell en breton) qui permet, en effectuant des mouvements horizontaux et circulaires d’étaler la pâte en une couche plus ou moins fine.
Dans l’ancienne Bretagne rurale, la galétoire était posée sur un trépied placé dans l’âtre où on faisait du feu en permanence.
La galétoire est préchauffée et enduite de beurre. Par économie, les plus pauvres utilisaient jadis une graisse animale moins coûteuse (graisse salée de porc en général, le saindoux).
De nos jours, les galétoires sont souvent des réchauds incluant un chauffage au gaz ou à l’électricité.